mercredi 16 mai 2012

J’inspire, j’expire, j’inspire, j’expire

 

Je sais que c’est une chance d’avoir un petit garçon en bonne santé, vif et souriant. Je comprends la souffrance de ceux qui se battent contre la stérilité et je sais ce que traverse ceux qui ont des enfants malades.

Mon fils dévore la vie, déborde d’énergie et m’épuise. Aujourd’hui, c’est mercredi. Crapule 1er ne retournera à la crèche que lundi prochain parce qu’il y a le pont. Passer une journée avec crapule 1er c’est sportif. Fini la glandouille sur le canap en regardant un film sur Canal plus, oublions aussi la lecture: dépasser le premier paragraphe relève du chalenge. Enfin pour éviter de passer sa journée à hurler, anticipons, programmons et jouons.

Une journée avec Crapule 1er commence à 6h40 (et oui!). On pense tout de suite à la chanson de Bénabar: “Dors, dors, bordel, pourquoi tu dors pas!”. On négocie, on l’invite à squatter notre lit alors qu’on s’était juré de ne jamais le faire et on succombe. Crapule 1er est intelligent, il bisoute, câline et sourit alors mon cœur de maman bondit et je respire de bonheur. Petite sœur in utero bouge. La famille c’est cool.
7h15: je vais chercher un biberon et je me recouche, en espérant décaler le plus possible l’heure du lever parce qu’après il faut gérer. J’annonce alors à mon merveilleux mari que je compte investir dans un réveil d’apprentissage.
7h30: je suis debout et j’attaque. Bêtise 1, bêtise 2 s’enchainent suivies de 4 attaques de dinosaures, de 6: “Maman, il est où Flash Mc queen?”, de quelques “Maman tu fais quoi?”, les 3 derniers coups d’épée auront raison de ma santé mentale. Je hurle. Il est 9h30.
Là, faut réfléchir et mettre en place le plan d’attaque: carrefour, préparation de cookies, promenade à vélo et coiffeur sont autant d’activités à répartir dans la journée. Crapule 1er mangera 3 cailloux, 2 pommes de terres qui trainaient sur le sol de la cuisine et de la pate à cookies crue mais tout va bien.  Il est 19H, le papa va bientôt prendre le relais. Aujourd’hui, je m’en sors bien, il a fait une sieste.

Au final, je me demande si la maternité n’engendre pas une forme de masochisme. Je ne laisserai ma place pour rien au monde et je suis même prête à remettre ça. Mais qu’est-ce qui nous pousse à cela? Y a t-il vraiment des femmes et des hommes qui s’épanouissent à 100% dans leur rôle de parents? Est-ce normal de ne pas toujours avoir envie de passer du temps avec son enfant? Il m’est arrivé d’avoir envie de l’enfermer dans un placard et d’aller hurler, de n’en plus pouvoir, de pleurer tellement je craquais. Pas souvent heureusement. Mais tout de même, un enfant de 2 ans et demi est déjà capable de nous pousser dans nos derniers retranchements. Si on y réfléchit, on s’inflige une certaine forme de torture: manque de sommeil, musique insupportable, cris, inquiétude permanente etc… Heureusement, on déborde d’amour et de tendresse pour notre bourreau. On est fière de cet enfant qui grandit, pense, parle et nous fait rire.
En discutant avec d’autres couples, on se rend compte qu’on est tous pareil et qu’on n’avait pas nécessairement anticipé les bouleversements qu’un enfant engendrerait dans un couple. Alors du coup, je flippe: nous avons bien tenu le choc après l’arrivée de Crapule 1er: en 3 mois, notre couple avait trouvé son nouveau rythme et on ne s’engueulait plus à longueur de journée. Mais avec le 2eme….

Et puis, on arrive au terme de la journée et au final, j’ai été couverte de bisous, de câlins. J’ai été admirative devant son indépendance, j’ai été complice de ses fous rire. Alors, mon côté fleur bleu reprend le dessus (mon fils m’a rendue faible) j’oublie un peu les cris, les colères et je ne retiens que ces élans d’amour. Je comprends pourquoi on se bat pour vivre ça. La maternité m’a transformé, je suis devenue une louve. Elle a décuplé mes forces et mes faiblesses. Alors, oui, je crois que je suis un peu masochiste.

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